Cette question à été débattue lors de l’école-acteurs du 15 février 2019.
La session a réuni 34 présents. La session a été consacrée au thème « l’agriculture guadeloupéenne et les attentes de la population». Le choix du thème s’inscrit dans une volonté d’ouvrir les réflexions de l’école-acteurs vers des thèmes liés aux évolutions des systèmes de production, évolutions portées par des normes mais aussi par le marché et les attentes de la population et des consommateurs. Les objectifs de la session étaient les suivants :
- Identifier les attentes des populations guadeloupéennes ;
- Voir comment l’agriculture répond à ces attentes ;
- Imaginer des leviers pour que l’agriculture guadeloupéenne réponde mieux à ces attentes et en profite pour se développer.
L’école-acteurs a été organisée en trois temps : une présentation introduisant des attentes au niveau national ; un débat sur les attentes de la population guadeloupéenne ; des groupes de travail autour des réponses actuelles et à venir de l’agriculture guadeloupéenne.
À l’issue de la session, les débats et l’évaluation ont permis de relever les points suivants :
- La réponse de l’agriculture aux attentes de la population est variable, selon les produits et selon les critères retenus.
- Les participants à l’école-acteurs ont choisi les critères suivants : sécurité alimentaire et diversité, coût des produits, qualité en distinguant qualité gustative, qualité nutritive et qualité sanitaire, impact environnemental, impact social (emploi).
- Hors banane, sucre et rhum, l’agriculture ne garantit que marginalement la couverture des besoins alimentaires des populations.
- Les filières banane export et canne produisent suffisamment, produisent des aliments de qualité, créent des emplois (mais peu qualifiés et peu attractifs pour les jeunes).
- À partir de ce constat, pour certains des participants, la qualité est très liée aux cultures d’exportations.
- Une meilleure réponse de l’agriculture guadeloupéenne aux attentes des consommateurs passe par des politiques publiques, ambitieuses. Il y a une forte demande pour la recherche de l’autonomie alimentaire alors que l’agriculture est principalement vouée à l’exportation.
- Une plus grande indépendance des produits d’importation pourrait être recherchée en développant des activités de diversification, en les accompagnants de manière intégrée et en levant les fortes contraintes existantes (foncier, assistance technique, financement et crédit, marché, labels…).
- Pour atteindre ces objectifs, l’organisation en filières est une solution par certains. D’autres soulignent la difficulté d’organiser des filières compte tenu des moyens existants et de la faiblesse du nombre d’agriculteurs potentiellement concernés. Ils proposent des approches territoriales d’organisation de la production et des appuis.
Le consensus se fait de nouveau sur la nécessité de politiques de communication pour valoriser les métiers et les produits de l’agriculture.